- EAN13
- 9782702151150
- Éditeur
- Calmann-Lévy
- Date de publication
- 04/2014
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Autre version disponible
-
Papier - Calmann-Lévy 21,05
« La religion et le gouvernement politique, écrivait Bossuet, sont les deux
points sur lesquels roulent les choses humaines. » Mais elles ne roulent bien
que si ces deux gonds sont ajustés avec exactitude. Depuis la Révolution
française, ni l'Eglise catholique ni le gouvernement politique n'ont trouvé en
théorie ou en pratique d'accord qui satisfasse vraiment les deux parties.
Longtemps l'Eglise, violemment « désétablie », s'opposa de front au Nouveau
Régime, c'est-à-dire à la démocratie libérale, ce qui la conduisit à des
compromissions périlleuses. Je les avais décrites il y a vingt ans dans La
Confusion des langues, dont je reprends ici l'essentiel.
Ce n'était là que la première des trois « tentations » rencontrées par
l'Eglise catholique aux temps modernes. Ralliée depuis cinquante ans à la
démocratie, elle n'y trouve pas de terrain solide, mais d'inquiétants sables
mouvants. S'y enfoncer complètement serait la deuxième tentation. Sur ces
entrefaites, la voilà confrontée à la question de l'islam. Or, un coup d'oeil
sur le passé montre qu'une Eglise désorientée glisse facilement vers cette
autre religion. Antidémocratie, démocratie, islam, telles seraient les trois «
tentations » de l'Eglise moderne. Elle n'y peut résister que moyennant un
sérieux effort d'intelligence.
A.B.
points sur lesquels roulent les choses humaines. » Mais elles ne roulent bien
que si ces deux gonds sont ajustés avec exactitude. Depuis la Révolution
française, ni l'Eglise catholique ni le gouvernement politique n'ont trouvé en
théorie ou en pratique d'accord qui satisfasse vraiment les deux parties.
Longtemps l'Eglise, violemment « désétablie », s'opposa de front au Nouveau
Régime, c'est-à-dire à la démocratie libérale, ce qui la conduisit à des
compromissions périlleuses. Je les avais décrites il y a vingt ans dans La
Confusion des langues, dont je reprends ici l'essentiel.
Ce n'était là que la première des trois « tentations » rencontrées par
l'Eglise catholique aux temps modernes. Ralliée depuis cinquante ans à la
démocratie, elle n'y trouve pas de terrain solide, mais d'inquiétants sables
mouvants. S'y enfoncer complètement serait la deuxième tentation. Sur ces
entrefaites, la voilà confrontée à la question de l'islam. Or, un coup d'oeil
sur le passé montre qu'une Eglise désorientée glisse facilement vers cette
autre religion. Antidémocratie, démocratie, islam, telles seraient les trois «
tentations » de l'Eglise moderne. Elle n'y peut résister que moyennant un
sérieux effort d'intelligence.
A.B.
S'identifier pour envoyer des commentaires.