Vesper

Vincent Crouzet

Robert Laffont

  • Conseillé par
    26 janvier 2020

    Espion à perpétuité

    Un roman, vraiment ? Donc des situations imaginaires ? Des personnages
    inventés ? Cette promesse de la jaquette de « Vesper », l’auteur la nuance
    dans sa note en fin de livre. Vincent Crouzet, 55 ans, rappelle avoir
    travaillé plus de vingt ans pour la DGSE, le service de renseignement
    extérieur français. Espion. Clandestin. En Afrique, surtout. Longtemps, il n’a
    été pour la galerie qu’un consultant et écrivain globe-trotter. Quand on le
    connaissait, on était sceptique mais on jouait le jeu. Il y a trois ans, il a
    tombé le masque dans les journaux. Le scandale d’Etat raconté dans « Une
    affaire atomique », cette incroyable arnaque qu’il avait déjà romancée dans «
    Radioactif » (2014), a cessé d’être l’élucubration d’un solitaire. C’était le
    but de son « coming out ». Avec ce déballage, c’est toute la perspective de
    son parcours littéraire qui a basculé. De « La Tête du cobra » (2003) à «
    Retex » (2018), derrière l’enrobage et les tics d’écriture, en grattant sous
    l’exaltation de la terre africaine ou la sexualisation du moindre personnage
    féminin, on était en fait dans le vécu, parfois dans les révélations. Avec le
    recul, certains personnages ont pris de l’épaisseur, de la chair, comme le
    diplomate français mégalo au centre de « Rouge intense » (2005) ou le
    diamantaire belge du « Seigneur d’Anvers » (2009).

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