Luke et Jon

Robert Williams

NiL éditions

  • Conseillé par
    28 mars 2013

    Luke vient de perdre sa mère dans un accident de voiture. Avec son père fabricant artisan de jouets en bois, faute de moyens, ils sont obligés de déménager. Dans le nord de l’Angleterre, une vielle maison les attend dans un coin paumé ouvrier en pleine campagne. Ce sont les vacances scolaires et Luke à la rentrée ira dans un nouveau collège. En attendant, il ne peut que constater la tristesse de son père qui la noie dans le whisky. Luke peint, c'est son échappatoire.Un garçon étrange habillé comme un petit vieux prend l’habitude de venir chez eux tous les jours très tôt le matin. Il s’agit de Jon qui habite un peu plus loin dans les collines.


    Se glisser dans la peu d’un adolescent n’est pas un exercice facile. Souvent, l’auteur surjoue ce qui sonne faux. Robert William a su trouver le ton juste. Parfait même. Luke est partagé entre différents sentiments : la culpabilité du décès de sa mère qui a trouvé la mort en venant la chercher à son cours de dessin, l’impuissance à aider son père enfermé dans le chagrin et l’alcool, ses propres interrogations sur la mort et sa peine. Sa mère était maniaco-dépressive, autant de souvenirs en forme de montagnes russes pour Luke. Jon est un taiseux qui aime lire. Aux questions de Luke sur le collège, il s’enferme dans le silence. Il vit chez ses grands-parents depuis l’âge de six ans. Luke inquiet de ne pas le voir pendant plusieurs jours va découvrir sa situation. Ses grands-parents sont séniles, la maison est un taudis et Jon ruse pour que les services sociaux les laissent tranquilles. Au collège, il est le souffre douleur de beaucoup de garçons et il encaisse sans broncher. Je n’en dirai pas plus sur le reste de l’histoire...

    Il s’agit d’un premier roman tout simplement superbe. Beau et fort. L’amitié de ces deux garçons devient une bouée de sauvetage. Roman où les thèmes comme la mort, la maladie, la famille, la reconstruction sont traités avec une justesse magnifique. Dans une écriture sans fioritures aux accents poétiques, Robert Williams parvient à déclencher des tempêtes émotionnelles chez le lecteur. Vous êtes prévenus…

    Un coup de cœur entier pour ce roman lu en apnée totale !