Ouessantines

Nicoby

Vents d'Ouest

  • Conseillé par
    31 juillet 2013

    Seduisant !

    Une continentale, Soizic, décide d'ouvrir des chambres d'hôtes sur l'île d'Ouessant. Mal vue par les îliens, elle n'a comme amie que la vieille Marie. Malheureusement, celle-ci meurt bientôt, pendue. Elle lègue à Marie ses objets quotidiens. Un héritage pesant dont se serait bien passé Soizic.


    Ouessantines, ce sont plusieurs histoires en une. C'est le défi de Soizic qui veut s'installer sur l'île. Têtue, voire bornée, elle n'hésite pas à ruer dans les brancards, quitte à le regretter ensuite, mais jamais elle ne fera marche arrière. Têtue, vous dis-je. Mal acceptée par la plupart des habitants, elle trouvera son salut dans les bras de l'instituteur. C'est aussi l'histoire d'une communauté à part. On est (naît) ouessantin ou pas. Les gens parlent, les secrets sont gardés et certains personnages sont importants : le curé, le notaire, voire l'homme à tout faire. C'est surtout le portrait de femmes. Les hommes étant absent, c'est une société matriarcale qui s'est développée. Ouessant n'est pas fait pour les faibles. De caractère rude, elles se soutiennent.
    Ces trois histoires se retrouvent au fil du récit. Sous couvert d'une enquête, Soizic (et le lecteur) découvre ce qui fait la force de l'île, ses particularités aussi. Patrick Weber joue merveilleusement avec les caractères des personnages. Soizic qui essaye d'en savoir plus, les ouessantin(e)s qui ne veulent rien dire et ce cher instituteur qui essaye de tempérer les ardeurs de son amie. Comme il l'écrit en postface, l'auteur a été marqué par Ouessant. Cette histoire le démontre.
    Nicoby n'est pas en reste. C'est la deuxième fois qu'il parle de cette île. La première, il se mettait en scène (avec des choux et des moutons). Le trait semi-réaliste, il montre une île tour à tour sauvage, rustique, exotique. Nicoby ne charge pas les décors, on va à l'essentiel. Il permet au lecteur de s'attarder sur certains détails.

    Les deux auteurs se sont approprié Ouessant. Ouessantines en est le résultat. Une histoire qui raconte l'île à leurs manières. Pour parfaire notre éducation, un dossier photographique est proposé à la suite du récit. Histoire de continuer le voyage.


  • Conseillé par
    10 juin 2013

    Soizic est une vraie tête de mule. Malgré les mises en garde sa mère, elle décide de s'installer sur l'île d'Ouessant afin d'y ouvrir un gîte. L'accueil des autochtones est frais mais elle s'entête. La seule qui se montre accueillante, Marie, une vieille dame, se suicide peu après l'arrivée de Soizic, lui léguant ses affaires et lui demandant de faire du tri. Bien sûr, ça ne plait pas du tout aux copines de Marie. Soizic comprend vite qu'elle va devoir percer un mystère, alors même qu'il lui faut aussi accueillir ses premiers clients.


    Le charme de cette BD réside dans le lieu qu'elle décrit. On sent l'attachement à la terre à travers le secret des Ouessantines. La relation mère fille est aussi intéressante mais si elle est vraiment très éloignée de celle que j'ai avec ma mère et que j'ai du mal à concevoir une mère qui critique ainsi les choix de sa fille et qui pourtant ne semble pas être une mère abusive. Dans les aspects négatifs, je mettrais la relation amoureuse un peu facile et les dessins qui ne sont pas vraiment ma tasse de thé. Merci Nathalie pour cette découverte.