Fleur de tonnerre

Jean Teulé

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  • Conseillé par
    14 juillet 2017

    Version romancée de celle qui est connue comme étant la plus grande tueuse en série française, puisque qu'elle aurait à son actif au moins soixante morts sur presque cent tentatives. Décapitée en 1852 à Rennes, Hélène Jégado sillonna la Bretagne en s'engageant en tant que cuisinière dans les cures, les grandes maisons les laissant parfois totalement vides après son passage. C'est donc d'un personnage particulièrement fort - et finalement assez méconnu - que s'empare Jean Teulé. Son roman débute bien, par les années de jeunesse de Fleur de tonnerre sur la ferme de ses parents. Il décrit les conditions de vie pauvres, l'aridité de la terre, les légendes et croyances encore très présentes mâtinées de la religion qui tente de s'imposer, c'est sans doute pour cela qu'il y a plein de calvaires en Bretagne, pour contrer les coutumes païennes : "Des pierres druidiques, ici, on en verra de moins en moins puisque lorsque le clergé ne s'en sert pas dorénavant comme carrière pour construire des chapelles, il les catholicise en taillant une croix romaine à leur sommet. [...] Les religions se succèdent en se pénétrant. La nouvelle prend le dessus en avalant l'ancienne qu'elle digère avec le temps." (p. 19/20). Tout cela, qui forme le contexte du roman est fort bien rendu, qui le rend instructif et intéressant et qui explique en partie pourquoi et comment Fleur de tonnerre a pu "exercer" son fatal office pendant aussi longtemps, surtout si l'on ajoute que le choléra faisait encore des victimes et que certaines de l'empoisonneuse ont pu passer pour malades du choléra.

    Là où je me lasse, c'est que bientôt le roman de Jean Teulé devient un macabre inventaire, un prétexte à accumuler des morts sans que rien d'autre ne change vraiment au gré des chapitres. Répétitif et morbide et même si le romancier sait se faire beaucoup plus discret que d'habitude, dans ses tournures de phrases, ses dialogues beaucoup moins fleuris, c'est peut-être cela d'ailleurs qui me surprend et me déçoit ici, une certaine "sagesse" du récit qui aurait sans doute mérité plus de truculence dont Jean Teulé sait user, parce que sur la longueur eh bien son roman devient ennuyeux. Un comble !

    Encore une fois je n'accroche pas et je ne parviens pas à goûter totalement aux joies de la lecture teuléenne. Décidément, il est écrit que cet auteur n'est pas pour moi !


  • Conseillé par (Libraire)
    29 avril 2014

    Roman historique rondement mené, cette histoire de serial-killer bretonne se lit à toute vitesse. Hélène tue comme on respire et ne fait pas dans la dentelle (de Bretagne) : hommes, femmes, enfants, tout le monde y passe! C'est facile à lire, amusant et bien écrit. Bizarrement, je n'avais lu que les bande dessinées de cet auteur (dont l'excellentissime "Je voudrais me suicider mais j'ai pas le temps"). Tout le monde me disait du bien de ses romans et je ne suis pas déçu par celui-ci !


  • Conseillé par
    15 avril 2013

    Quelle empoisonneuse !

    Après _le Montespan_, le formidable_ Mangez le si vous voulez_ et le plus récent _Charly 9_, Jean Teulé , avec _Fleur de tonnerre _qui vient de paraître, retrace l’incroyable destin d’Hélène Jégado, empoisonneuse,  qui a tué des dizaines de ses contemporains sans aucune raison apparente. Heléne Jegado née en 1803 en Bretagne fut bercée dès son plus jeune âge par les contes et les légendes celtes dont celle de l’Ankou, l’incarnation de la mort, est la plus connue. Elle commit son premier crime à l’âge de  sept ans  en assaisonnant  de graines de belladone mortelles la bouillie de blé noir de sa mère.  Débute alors son parcours funeste : sillonnant la Bretagne, elle va éliminer sans distinction tous ceux qui accueillaient à bras ouverts cette " excellente cuisinière " : hommes, femmes, enfants. Lors de son procès, en 1852, elle sera accusée du meurtre de plus de trente personnes !

    Au fil du récit, on découvre une personnalité froide, manipulatrice, dénuée de toute morale, à laquelle on a du mal à s’attacher, d’autant plus que ses crimes ne sont justifiés par rien sinon qu'elle se prenait pour l’incarnation de l’Ankou ; une justification qui nous laisse un peu sur notre faim… Il n’empêche qu’une nouvelle fois Jean Teulé  s'approprie l'Histoire pour en faire de petites histoires plus incroyables les unes que les autres qu'il raconte avec beaucoup d’humour et qu'on lit avec délectation !

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