- EAN13
- 9782072470998
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 06/09/2012
- Collection
- Blanche
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Autre version disponible
-
Papier - Gallimard 12,50
'L'attraction, les femmes l'attrapent au creux de leurs flancs dès qu'elles
passent à ma hauteur. Chaque foulée me rapproche de mon instinct d'origine,
chaque pas m'éloigne de mon être de surface. L'appel du corps, un appel
d'intérieur à intérieur, des chiens qui se sentent. Elles aussi, les petites,
elles bichent. Le côté voyou dont je ne réussis pas à me défaire les aimante.
J'ai tout fait pour paraître français, le plus français possible. J'ai failli
réussir.' Toute sa vie Tahar a aimé ce qui coule, les fleuves, les pluies, les
femmes... Quand vient sa dernière heure, montent en lui les visions de
l'Algérie qu'il a quittée. L'enfance dans l'incandescence du djebel et la
lumière coupante comme un crime en plein midi. Et aussi la guerre qui ne dit
pas son nom, mais contraint les hommes à des choix. Au chevet de Tahar
demeurent quatre personnes dont les pensées le traversent, bruissantes. Un ex-
soldat, une femme aimante, un beau-père qui lui fourgue des prières
chrétiennes et un fils muré dans le silence. Chaque voix sonde, à sa façon, la
blessure muette de Tahar, mais une seul parvient à la dénouer et à la
déborder. Celle qu'on attendait le moins. Et qui monte en même temps qu'une
averse d'été, soudaine, éphémère et toute-puissante.
passent à ma hauteur. Chaque foulée me rapproche de mon instinct d'origine,
chaque pas m'éloigne de mon être de surface. L'appel du corps, un appel
d'intérieur à intérieur, des chiens qui se sentent. Elles aussi, les petites,
elles bichent. Le côté voyou dont je ne réussis pas à me défaire les aimante.
J'ai tout fait pour paraître français, le plus français possible. J'ai failli
réussir.' Toute sa vie Tahar a aimé ce qui coule, les fleuves, les pluies, les
femmes... Quand vient sa dernière heure, montent en lui les visions de
l'Algérie qu'il a quittée. L'enfance dans l'incandescence du djebel et la
lumière coupante comme un crime en plein midi. Et aussi la guerre qui ne dit
pas son nom, mais contraint les hommes à des choix. Au chevet de Tahar
demeurent quatre personnes dont les pensées le traversent, bruissantes. Un ex-
soldat, une femme aimante, un beau-père qui lui fourgue des prières
chrétiennes et un fils muré dans le silence. Chaque voix sonde, à sa façon, la
blessure muette de Tahar, mais une seul parvient à la dénouer et à la
déborder. Celle qu'on attendait le moins. Et qui monte en même temps qu'une
averse d'été, soudaine, éphémère et toute-puissante.
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