Verdun ma ville

Lorsqu'on connaît les antécédents familiaux et professionnels de Guy le Hallé,
on ne peut s'étonner de sa passion pour l'art des fortifications. Au début du
siècle, son grand-père travaillait à l'élaboration du célèbre fort de
Douaumont, et il assista à l'installation de la principale défense de celui-
ci, une tourelle à éclipse de 155 mm. Né à Verdun, en 1932, il y habita
jusqu'en 1954, sa maison familiale étant sise – ironie du sort – place des
Onze-Sièges, dont le curieux nom rappelle ceux que subit la cité. Cette place
avoisinait une partie des fortifications élevées par Vauban au XVIIe siècle,
et l'on comprend que le jeune Guy ait passé une grande partie de son temps à y
jouer avec ses amis. Puis, en 1950, il entra comme dessinateur au Génie
militaire de la place de Verdun, dont le bureau se trouvait dans un vieux
bâtiment de la citadelle, qui – rappelons-le – fut commencée par Errard, de
Bar-le-Duc, et terminée par Vauban. C'est le début d'une passion, qui se
concrétise avec la parution de plusieurs ouvrages sur les fortifications. Un
premier essai, « Le précis de la fortification », paru en 1983, sera couronné
par le Grand Prix du Syndicat des journalistes et écrivains. « Les
fortifications de Paris », en 1986, « Les fortifications en Bourgogne », en
1990, et « Les fortifications en Franche-Comté », en 1991, nous confirment le
sérieux de ses recherches. Verdun, dont l'histoire se confond avec ses
fortifications, ne pouvait pas échapper à ce chercheur, enfant du pays. La
ville est disséquée, fouillée et reconstituée quartier après quartier. C'est
dans une promenade passionnante à travers l'histoire de ses rues, places,
portes et bastions que Guy le Hallé nous convie à le suivre.