Cartes et fictions (XVIe-XVIIIe siècle)
EAN13
9782722605862
Éditeur
Collège de France
Date de publication
Collection
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Langue
français
Fiches UNIMARC
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Bilbo le Hobbit, les Chroniques de Narnia et Le Seigneur des anneaux ont
habitué leurs lecteurs à rencontrer dans le livre une ou plusieurs cartes des
territoires qu’ils décrivent. En allait-il de même pour les lecteurs des
fictions de la première modernité, entre les XVIe et XVIIIe siècles ?
L’introduction de cartes n’allait pas de soi. Leur impression augmentait le
coût des ouvrages, et la capacité des mots à produire des images mentales les
rendait inutiles. Néanmoins, les cartes apparurent dans les œuvres
d’imagination. Initiée avec les cartes des itinérances de don Quichotte et
menant jusqu’aux éditions vénitiennes d’œuvres de L’Arioste et de Pétrarque,
cette enquête s’est principalement attachée à deux généalogies. La première,
anglaise, donne à voir les périples d’un voyageur imaginaire présenté comme
bien réel : elle conduit des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift à L’Utopie
de Thomas More. La seconde, française et allégorique, a pour origine la Carte
de Tendre, insérée dans la Clélie de Mademoiselle de Scudéry, et inclut les
cartes galantes ou polémiques qui l’ont imitée. Selon les époques et les
lieux, les cartes des fictions ont assumé divers rôles. Elles ont représenté
des mondes à l’envers, satiriques, critiques ou utopiques ; elles ont brouillé
la distinction entre le monde du livre et celui du lecteur ; elles ont nourri
la raison et les rêves, au-delà même de la lettre du texte. Cheminant d’œuvre
en œuvre, Roger Chartier offre dans cet essai une nouvelle approche de la
mobilité des fictions et de leurs interprétations.
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