Eisenstein – Leçons mexicaines, Cinéma, anthropologie, archéologie dans le mouvement des arts
EAN13
9782840164029
Éditeur
Presses universitaires de Paris Nanterre
Date de publication
Collection
L’œil du cinéma
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Eisenstein – Leçons mexicaines

Cinéma, anthropologie, archéologie dans le mouvement des arts

Presses universitaires de Paris Nanterre

L’œil du cinéma

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L'oeuvre écrite et filmique de Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein demeure un
continent encore partiellement inexploré faute de traductions et de
publications complètes, notamment en France. L'ouvrage collectif consacré au
film inachevé Que viva Mexico ! sous le titre Eisenstein - Leçons mexicaines
se propose de revenir à ce chantier fondateur et aux 14 mois passés par le
cinéaste soviétique à sillonner le Mexique, à s'en imprégner, entre décembre
1930 et mars 1932. Les "leçons mexicaines" concernent d'abord l'empreinte dont
attestent ces "débris" qui, selon Barthélémy Amengual, "respirent un autre air
et une autre force que ses films achevés". Mais d'autres formes documentent ce
point de fracture dans l'oeuvre d'Eisenstein et sont analysées : l'activité
graphique (ses dessins érotiques sur les motifs de la mort du roi Duncan dans
Macbeth, sur la corrida et sur la crucifixion), les écrits sur le montage, sur
la composition du plan et sur le cadre, la réflexion sur l'extase, les
fulgurants écrits autobiographiques qui reviennent constamment à la
"rencontre" avec le Mexique. Resitué dans la vaste dynamique de fracture
anthropologique qui, à partir des travaux de Lucien Lévy-Bruhl, W. Frazer, Aby
Warburg nourrit les avant-gardes des années 1930 et inspire Georges Bataille,
Antonin Artaud, David Herbert Lawrence, le face à face d'Eisenstein avec les
stratifications et la puissance d'une civilisation autre, participe de la même
énergie transgressive. Mais si les "leçons" qu'il en tire et qui l'occuperont
jusqu'à sa mort intéressent en premier lieu le cinéaste échappé pour quelques
mois au stalinisme, elles impliquent d'autres cinéastes, à d'autres époques et
dans d'autres lieux, dans leur lien hypothétique à ce "second" Eisenstein et
dans leur propre rapport documentaire et créatif à l'altérité violente et
irrationnelle, "primitive" et historique du réel : Orson Welles, Maya
Deren,Pier Paolo Pasolini, Glauber Rocha, Cécilia Mangini, Raymonde Carasco.
Et parce qu'elles impliquent autant l'anthropologie et l'archéologie que les
domaines du cinéma, des arts visuels, de l'architecture, parce qu'elles
engagent toute recherche d'autres formes de conscience, d'autres
représentations du temps, d'autres expériences de création, ces "leçons"
trouvent aujourd'hui des résonances très contemporaines qui les relient au
mouvement des arts dans son entier.
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