- EAN13
- 9782844507143
- Éditeur
- Ibis Rouge
- Date de publication
- 02/2004
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Autre version disponible
-
Papier - Ibis Rouge 25,00
Lorsque la France perd les Indes en 1763, elle se tourne vers la Guyane pour
contrer le monopole hollandais des « épiceries ». Si la girofle est une
réussite majeure, d'autres productions n'en intéressent pas moins l'Etat :
plantes alimentaires et tinctoriales destinées à l'exportation, mais aussi
plantes médicinales et ressources sylvicoles, qu'on espère découvrir dans
cette forêt amazonienne qui fascine l'Européen des Lumières. Ainsi la
botanique est-elle une science fondamentale pour coloniser la Guyane : ce sont
les institutions scientifiques qui développent les projets du ministère de la
Marine et cherchent des solutions aux problèmes des planteurs. Les transferts
de plantes et d'informations s'appuient sur une « machine coloniale »,
héritière de Colbert, dont les réseaux s'étendent des Amériques à l'Océan
Indien.
Ce complexe politico-scientifique s'articule sur les jardins des plantes
locaux. S'y cristallisent les ambitions et frustrations des botanistes,
confrontés à des liaisons maritimes peu abondantes ainsi qu'aux pesanteurs de
la société coloniale. Une fois arrivés en Guyane, les projets mirifiques
conçus en métropole prennent des formes évanescentes. Elles sont d'autant plus
insaisissables que le métissage et l'acculturation des pratiques et des
savoirs botaniques africains, amérindiens ou européens leur offrent des
miroirs aux multiples facettes.
contrer le monopole hollandais des « épiceries ». Si la girofle est une
réussite majeure, d'autres productions n'en intéressent pas moins l'Etat :
plantes alimentaires et tinctoriales destinées à l'exportation, mais aussi
plantes médicinales et ressources sylvicoles, qu'on espère découvrir dans
cette forêt amazonienne qui fascine l'Européen des Lumières. Ainsi la
botanique est-elle une science fondamentale pour coloniser la Guyane : ce sont
les institutions scientifiques qui développent les projets du ministère de la
Marine et cherchent des solutions aux problèmes des planteurs. Les transferts
de plantes et d'informations s'appuient sur une « machine coloniale »,
héritière de Colbert, dont les réseaux s'étendent des Amériques à l'Océan
Indien.
Ce complexe politico-scientifique s'articule sur les jardins des plantes
locaux. S'y cristallisent les ambitions et frustrations des botanistes,
confrontés à des liaisons maritimes peu abondantes ainsi qu'aux pesanteurs de
la société coloniale. Une fois arrivés en Guyane, les projets mirifiques
conçus en métropole prennent des formes évanescentes. Elles sont d'autant plus
insaisissables que le métissage et l'acculturation des pratiques et des
savoirs botaniques africains, amérindiens ou européens leur offrent des
miroirs aux multiples facettes.
S'identifier pour envoyer des commentaires.