Avec la cavalerie du comte de Pahlen, contre Napoléon

La famille von Löwenstern, d'origine balte, fut anoblie au XVIIe siècle par la Suède, avant de prospérer en Allemagne et en Russie. Elle fournit bon nombre d'officiers prestigieux aux armées de ces deux pays. On connaît déjà en France les Mémoires du baron Vladimir Ivanovitch Löwenstern, général de l'armée russe qui parurent en français en 1814. Les autres membres de la famille menèrent une vie tout aussi intrépide au service des monarchies européennes. Ce fut notamment le cas de son frère, Eduard von Löwenstern, dont les Mémoires qui englobent les années 1806 à 1814, étaient jusqu’ici inédits en France.
Eduard von Löwenstern (1790-1837) est entré dans le corps des cadets à Saint-Pétersbourg, mais s'enfuit en 1806 pour intégrer, contre la volonté de son père, le régiment de hussards soumski, qui partait pour la Prusse affronter les Français.
Il raconte dans ces Mémoires rédigés à partir de 1814 les aléas des nombreuses campagnes qu'il a menées durant l'une des périodes les plus agitées de l'Europe contemporaine. La campagne de 1806-1807, qu'il fit au sein du régiment de hussards soumski, « la chasse sauvage du comte Pahlen » comme on l'appelle dans ces carnets, lui valut la croix de Saint-Georges. En 1806, il devint cornette, puis aide de camp auprès du chef de son régiment, le comte Peter von Pahlen ; ce général, l'un des plus brillants de la cavalerie russe, mena l'arrière-garde russe, au cours de la campagne de 1812, lors du repli devant Napoléon, et dirigea la cavalerie d'avant-garde russe en 1813 et 1814.
Ce document est une description à travers l'Europe du début du XIXe siècle et un exposé militaire de première main. Ces Mémoires sont aussi et surtout un récit d'aventures vécues par un personnage haut en couleur, amateur de panache, d'aventures féminines et de duels. La passion de Löwenstern pour le métier