François-Régis SIRJACQ (Libraire)

19,90
4 juin 2020

Un roman fort, qui frappe comme un documentaire

En préambule, il est important de signaler que ce nouveau livre de l’auteur est le roman d’une histoire vraie, celle des Chagossiens, peuple chassé de son archipel, Diego Garcia, située pas loin de l’île Maurice. Caroline Laurent a beaucoup entendu parler, par sa mère mauricienne, de ces Chagossiens, chassés de force en 1968 ver l’île Maurice, pour faire place à une base navale américaine. Ce roman, c’est l’histoire de Marie la douceur, chagossienne simple, fière de son archipel et de son peuple, fière de son amour improbable avec Gabriel, mauricien venu sur l’île pour seconder le gouverneur. A travers cette histoire d’amour, on découvre un paradis perdu dans l’océan avec sa culture, son histoire, sa cuisine ses rites ses joies et ses peines.
Un roman fort, qui frappe comme un documentaire, rendant une part de lumière à une population victime de l’ombre.

Celle qui fuit et celle qui reste

3

Gallimard

23,00
30 janvier 2017

On avait laissé Lina et Elena dans leurs nouvelles vies, l’une ayant choisi de quitter son mari, l’autre de se lancer dans des études supérieures. Dans cette 3° partie, on les retrouve dans l’Italie sombre des années 60-70, où la violence est toujours présente. Elena continue de fuir Naples pour fréquenter le milieu intellectuel de Florence : Lila elle, à sa façon est une femme libérée assurant totalement sa vie d’ouvrière, quoique… mais dans ce 3° volume c’est aussi le cadre du mouvement des étudiants, des revendications sociales, de l’émancipation féminine. Elena se mariera avec Pietro, Lilla s’implique dans des cours d’informatique, puis informatisera avec Enzo une société de Solare, le chef de la camorra du quartier. Ce 3° tome est dans la digne lignée des 2 précédents, passionnant autour du destin de ces 2 amies aux trajectoires divergentes. Vivement le dernier volet.

30 janvier 2017

Un narrateur qui pourrait très bien être Dominique Fernandez lui-même, découvre par hasard un livre introuvable, les mémoires du peintre florentin BRONZINO. La lecture en est édifiante ; éduqué dans son enfance par le maître PONTORMO, ce peintre florentin se retrouve guidé entre autre par CELLINI, artiste au combien génial mais un peu fou. BRONZINO deviendra le peintre officiel des Médicis. Tout le talent de D Fernandez se trouve là, dans la description d’une époque violente : on découvre que les Médicis et les dogmes catholiques imposaient à leur protégé un carcan. Nous rentrons dans la société du mystère, celle qui ne tient plus compte de la censure, celle qui met la transgression à son plus haut niveau : nous découvrons l’envers de la Renaissance à Florence, telle que le vernis officiel nous en a légué l’histoire.
Dans la lignée de ses romans précédents (Porporino, dans les mains de l’ange) D Fernandez nous entraîne dans un roman de et sur l’Italie de et sur la peinture.

30 janvier 2017

Année 90 : présentation un village dans le Finistère Nord ; Martial Kermeur, ancien ouvrier de l’arsenal de Brest dont il a été licencié ; il a été embarqué dans une arnaque immobilière par Antoine Lazenec. Martial a beaucoup perdu dans cette succession de situation : sa femme, l’admiration de son fils, son vieil ami, sa prime de licenciement.
Le roman commence par une promenade en bateau au cours de laquelle Kermeur jette à l’eau Antoine et le laisse couler. De retour au port, il marchera jusqu’à chez lui sans remords. Mais la découverte très rapide du corps entraîne tout au aussi rapidement son arrestation. Et là le roman se transforme un dialogue sous forme de confession entre Martial et le juge : on saura qui était Lazenec, un escroc qui va détruire la vie de plusieurs personnes, faire la ruine d’un village. On devinera cette Bretagne maritime, celle des petites gens, celle des taiseux. On comprendra la non-communication avec le fils.
Drame social et humain, ce roman, très fort, est porté par la voix d’un homme à bout, la voix de ce monde ouvrier qui se délite.

30 janvier 2017

1993 : comme beaucoup de femmes de son époque, Justine, 25 ans, rêve d’une belle histoire, elle dont toute sa jeunesse s’est passée dans une maison où le père, autoritaire et méprisant, a étouffé sa fille. Lors d’une soirée bien arrosée, elle rencontre Alex et Nicolas, deux frères : elle tombera amoureuse d’Alex, mais, en 2013, on la retrouve mariée avec Nicolas, lui directeur financier dans un palace, elle travaillant dans le service addictologie d’un hôpital parisien. Ils ont 2 enfants, Adèle et Hector, et sont heureux. Jusqu’au jour où Nicolas perd son travail, tout se dérègle et commence alors une descente aux enfers.
Dans la lignée de son précédent roman (le bonheur national brut où il décrivait la génération Mitterrand) François Roux, autour de personnages forts ou semblant l’être, dresse un portrait hyper réaliste de la société actuelle ; le chômage, les addictions, l’échec, les peurs, les doutes ; le récit est fascinant car tout est disséqué, ciselé par l’écriture de l’auteur.