Temps de livres

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Créée en 2009, cette entreprise propose des interventions et des formations sur la bande dessinée et les littératures de l'imaginaire. Sur le blog, retrouvez notre actualité, ainsi que des chroniques et des rencontres d'auteurs.

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25 mai 2012

Entre thriller et vampirisme

21eme siècle. Des évènements surviennent autour du monde. Evènements qui vont faire se rencontrer plusieurs destins. En Roumanie, Zéro s'échappe d'une clinique. A Londres, Nina, apres s'être enfuie d'une conférence, rentre chez elle. A sa grande surprise, le conférencier l'y attend. A Paris, Fedora, danseuse, se fait attaquer par un groupe armé. Des attaques, des meurtres qui cachent une réalité complexe. Pourquoi Nina est elle pourchassée? Pourquoi zéro parcourt l'Europe? Quel est ce groupe para-militaire qui pourchasse les vampires?

Mnemos qui s'engouffre dans la bit-lit? J'ai bien envie de répondre non. Il est question de vampires, de leur nature. Mais Fabien Clavel nous ajoute quelques ingrédients qui différencient ce livre du reste de la production. Pourquoi faudrait-il que les états-unis soient toujours la terre des vampires? Fabien Clavel montre de l'exotisme dans un paysage qui nous est proche. Toute l'intrigue se déroule sur le continent européen. Quel plaisir de se promener dans Paris, Londres, ou dans les plaines du Kazakhstan. Une intrigue qui est racontée sur plusieurs siècles par de nombreux allers-retours dans le temps. Nous comprenons mieux l'histoire des personnages, leurs genèses. L'auteur a su disséminer les pièces du récit à travers les pays et l'histoire sans perdre le lecteur. J'ai pris beaucoup de plaisir à le lire. Le vampire est montré comme une créature à part: L'homo vampiris. De l'homme ou du vampire, le plus monstrueux n'est pas celui qu'on croit. Si le passé semble connu, le futur que nous décrit l'auteur est proche. Les changements climatiques, ainsi que les répercussions socio-économiques sur le monde font partie de l'intrigue. Ce futur est sombre. Les problèmes actuels n'ont fait qu'empirer.

Véritable thriller, avec des vampires, Homo vampiris plait pour sa description du futur, ses personnages bien campés, qu"ils soient principaux, ou secondaires. L'intrigue est complexe. Les surprises distillées par Fabien Clavel sont nombreuses. L'ambiance est sombre, les questions actuelles sur l'avenir de la planète sont posées. Seul défaut qui entache ce récit : Les fautes de syntaxe, les nombreuses coquilles gênent la lecture.

Un roman grand public qui réussit à mélanger un thriller avec le genre vampirique.

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25 mai 2012

Une réflexion sur les OGM

Vous croyez tout savoir sur les OGM? Détrompez vous, il n'en est rien. N'ouvrez pas ce livre. Lisez-le et découvrez la vérité!

Sous une forme documentaire, Mike, Michaël Le Galli mais aussi David Chauvel leur éditeur, racontent les OGM. "Les"? Oui, il y en a plusieurs. Sous ces trois syllabes se cachent plusieurs facettes. Certaines positives pour l'homme, d'autres destructrices. Ca serait simple de faire ce constat. La vérité est plus compliquée. Que ce soit économique, politique ou philosophique, les OGM font parler d'eux.

Mike est bien connu des internautes pour son blog. Que ce soit pour les deathsquad, pour Mikesquad, ou les seti. Il a du relever le défi de changer son style. La réalité est de mise dans cet ouvrage. Ce jeune dessinateur s'en est bien sorti pour un "one-shot" qui fait plus de 150 pages. (Si le prochain album se rapproche des "classiques" 48 pages, ça va être une promenade de santé pour lui). Sous un couvert réaliste, je retrouve le graphisme d"Il était une fois l'homme". Celà n'empêche pas MIke d'illustrer des cases à sa façon pour mieux servir les propos du scénariste Michaêl Le Galli.

Celui-ci, scénariste reconnu, s'est fait connaître par ses histoires imaginaires ou réelles, qui sont bien racontées, et bien ficelées. Surtout, Michael nous offre des histoires denses. Ici, nous apprenons à différencier les OGM, mais aussi l'histoire de ceux-ci à travers les continents, et ce, jusqu'à maintenant.

Ce livre est dense, très dense. Il n'est pas à la portée de n'importe qui. Mais le fait d'allier le dessin de Mike au scénario de Michaël aide les lecteurs.
Un livre passionnant, un documentaire effrayant.

Histoire de Tiric Sherna

2

Critic

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25 mai 2012

Magnifique fantasy

Le premier continent est sous la domination des Qivhiens, une race reptilienne, armée, organisée. Tiric Sherna est un Shao, le dernier royaume en date sous la coupelle des envahisseurs. Les Shaos, trop fiers, pour faire alliance avec l’un des sept royaumes. Tiric est conduit en terre ennemie pour devenir gladiateur. La captivité, la condition d’esclave lui laisse l’envie d’en découdre. Lui, le noble, préfère mourir que de rester captif.

Le destin en a décidé autrement. Tiric survivra. Accompagné d’un autre Shao, Kardelj Abaskar, ils devront fuir pour rester en vie.

Ces quelques lignes ne résument pas l’ampleur du livre. En dire plus donnerait des clefs. Thomas Geha donne naissance à un univers foisonnant. Loin des clichés de la fantasy, les personnages sont complexes, ambigüs. Ils sont prêts à tout pour survivre. Le code moral n’a que peu de valeur. Tiric Sherna sert ses propres intérets, sa futur vengeance.

La couverture donne une idée de l’ambiance. Lourde, et poisseuse. Malgré les paysages rencontrés, la fuite des personnages « plombent » les couleurs. Ils se cachent, ils complotent… Nous souffrons avec eux, nous nous interrogeons sur leurs compagnons. Thomas Geha ne lâchera pas l’histoire et laissera déiler la destinée jusqu’au bout… Pour notre plus grand plaisir. Le style est efficace, la lecture, aisée. Je ne reproche qu’une chose à ce livre : Attendre 2011 pour lire la suite.

Les éditions Critic ont bien fait de choisir Thomas Geha pour ce premier livre. Celui-ci nous fait la surprise de changer d’univers. Apres deux romans de science-fiction, il entre dans la fantasy, avec succès.

C ur double

7

Les Humanoïdes Associés

15,50
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25 mai 2012

Sous la folie de Jodorowsky et le trait de Boucq

Deuxième partie du diptyque orchestré par Jodorowsky et Boucq. Derrière un western qui pourrait être classique, se cache un récit digne de Freaks de Tod Browning.

Le bouncer se retrouve pris entre deux feux tandis qu’une affaire d’immobilier est en train de se mettre en place. Un simple résumé de l’histoire ? Non, ca serait trop simple.
Jodorowsky montre son habileté à jouer avec ses personnages. Tous sont « contrôlés » par le désir envers « la veuve.noire ». De l’autre côté, le bouncer s’est enflammé envers l’institutrice. La plupart sont des « monstres » : Manchot, brûlé, hache dans la tête, chien à trois pattes…

Ce far-west dépeint la face sombre de chaque être humain, qu’il soit homme, femme ou enfant. Ils désirent tous quelque chose : Richesse, sexe, pouvoir… Au bouncer de rendre la justice, s’il ne succombe pas à ses désirs.

Françoic Boucq sert au mieux le récit de Jodorowsky. Des la couverture, nous pouvons apprécier le trait. Femmes désirables, hommes pittoresques, décors dignes d’un John Ford, découpage rythmé, violence brute.

Dans Bouncer, nous retrouvons toute la virtuosité des grand westerns, avec une plongée dans l’âme humaine. Amoureux des grands espaces, de personnages torturés, de lumière où l’obscurité n’est jamais loin, accourez chez votre libraire, vous ne le regretterez pas.

Bouncer Tome 7

Coeur double

Auteur : Jodorowsky

Dessinateur : Boucq

Edition : les Humanoïdes associés

-

1

Glénat BD

14,50
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10 mai 2012

Quand Alice rencontre Tarzan au pays du livre de la jungle !

Et si Alice, voulant retourner au pays des merveilles s'était prise une noix de coco sur la tête ? Elle serait arrivée au pays des singes. Un lieu particulier puisque depuis que Tarzan est parti, le tigre a pris sa place. Il a juré la perte de l'homme-singe. Hors Alice est confondue avec Tarzan ! Heureusement Eddy le mandrill l'aide et va essayer d'en savoir plus.

Il y a deux ans Xavier Collette et David Chauvel signaient chez drugstore une approche graphique d'Alice au pays des merveilles particulièrement réussie. Leur voisin de palier, Glénat, a décidé de faire pareil. Si l'idée est louable, engager Tebo et Keramidas n'était pas la meilleure des décisions.
Tebo, pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est l'enfant terrible des éditions Glénat. On lui donne du super-héros, il fait Captain Biceps. Des scientifiques se penchent sur nos excréments, il commet In pipi veritas/In caca veritas. Quant au Père Noël, il le représente version "destroy". Vous l'aurez compris, Tebo casse ses plus beaux jouets. Avec Alice au pays des singes, il donne un nouvel univers à l'héroïne de Lewis Carrol, tout en empruntant à la littérature des pulps et aux contes.Tout en conservant son univers (On est Tébo ou on ne l'est pas), l'auteur se sert des méthodes de Lewis Carrol : parodie, non-sens, insolite jalonnent ce récit où une Alice naïve et caractérielle essaye de retrouver le lapin blanc. Elle trouvera un singe blanc à chapeau, une plante carnivore végétarienne et un tigre bien décidé à garder son titre de seigneur de la jungle. Dialogues percutants, péripéties incroyables, Tebo commet le tabou : réinventer Alice au pays des merveilles. Cette histoire devrait être interdite, car elle provoque gloussements, rires et joie ! Son compère Keramidas comment le même péché. Avec une grande maestria il nous promène dans cette jungle si particulière. Son trait et la construction du rythme, il le met au service de l'histoire : double page, arrêt sur l'action en cours voire dé-construction d'une case, tout est bon pour que ce lieu soit mis en avant. Si les personnages principaux semblent "classiques", le tigre est montré petit à petit... Bref tout n'est pas dévoilé du premier coup. Un graphisme qui ravira petits et grands. On doit rajouter Nob, qui met une couleur joyeuse, nullement agressive, mais dont la palette est impressionnante.

Cet album complètement déjanté montre une nouvelle fois le dur exercice de l'humour. Tebo maîtrise parfaitement l'écriture (sous acides de bananes) sans oublier la parenté illustre d'Alice. Keramidas fait un travail technique formidable tout en dessinant des pleines pages hallucinantes. Un album à éviter, sous peine de tomber amoureux des auteurs...