Alex-Mot-à-Mots

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Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

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14 décembre 2023

société

Je suis une inconditionnelle de l'auteur : j'ai aimé tout ceux que j'ai lu de lui, jusqu'à présent.
Je suis un peu mitigée concernant ce roman que j'ai trouvé un peu en-dessous de son niveau habituel.
J'ai aimé être emmené avec la famille (presque) idéale sur une île paradisiaque ou le temps est aboli.
J'ai aimé les tensions dans la famille et la fille adolescente qui lève les yeux pour un rien.
Mais l'intrigue a manqué de peps et de fond : pourquoi un tel système de contrôle ? Qui est vraiment Mike ? Que deviennent les autres enfants ?
La fin, quant à elle, m'a surprise : mais pouvait-il en être autrement avec cet auteur ?

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11 décembre 2023

policier, Chine

Une série de meurtre touche le plus grand hôpital de la ville de Shanghai, et le Parti fera bien sûr appel à lui, et à sa collaboratrice, pour résoudre cette épineuse affaire.

L’enquête en elle-même avance doucement, le temps pour l’auteur de nous expliquer certaines expressions chinoises récentes :

– si la Sécurité intérieure vous invite à « prendre une tasse de thé« , c’est qu’elle veut vous donner un sérieux avertissement concernant vos publication en ligne.

– « accompagnement dans l’espace et le temps » est une façon politiquement correct de désigner le système de surveillance le plus sophistiqué qui soit.

– ayez toujours avec vous des épaisses enveloppes rouges pleines de billets pour graisser la patte de qui de droit.

– les Grand Blancs sont les personnels anti-COVID répartis partout dans la ville, bras armé du PCC pour faire appliquer la réglementation.

J’ai découvert avec horreur que les portes d’entrée des appartements des îlots confinés étaient obstrué par des plaques en fer de l’extérieur, empêchant les occupants de se rendre à l’hôpital pour quelque soin que ce soit.

Hôpital qui demande un test COVID de moins de 24 heure, ce qui est impossible quand on est confiné chez soi.

L’auteur explique que les personnes désirant passer au travers des mailles de la surveillance possède toutes un portable spécial non identifiable.

J’ai été étonné de lire que Chen, obtenant une carte de visite avec l’épée de l’empereur, obtient tout ce qu’il souhaite pour son enquête : dans un pays dont les habitants doivent clamer leur soutient au PCC, ce qui touche à l’empereur fait son effet.

L’image que je retiendrai :

Celle des anciennes maisons shikumen de la cité de la Poussière Rouge qui doivent être détruites pour construire des immeubles.

20,00
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11 décembre 2023

famille, viol

Etant donné que ce livre n’est pas un roman avec une trame narrative ; étant donné que j’ai accroché pleins de post-it lors de ma lecture au point que le livre ressemble maintenant à un hérisson, je vais commencer par citer les passages qui m’ont marqués :

Ne vous étonnez donc pas si vous êtes un survivant, une survivante, que vous avez fait votre bout de chemin, que vous ne vous en sortez pas trop mal, du mieux possible en fonction de vos conditions de départ, et peut-être même que vous vous en sortez de manière prodigieuse, et que pourtant vous n’êtes pas content. Vous n’éprouvez pas ce sentiment de paix que joue l’actrice (…) parce que ce n’est pas fini. (p.86-87)

… et qu’il me laisse enfin en paix (p.103) : cette remarque revient souvent sous la plume de l’autrice.

Pauvre Johnny, qui doit se demander depuis le fond de sa tombe rococo ce qu’il est venu faire dans ce livre. Qu’il ne m’en tienne pas rigueur, ce n’est pas moi qui ai choisi la bande-son. (p.122)

C’est toujours grand ouvert chez un enfant. Un enfant ne peut pas ouvrir ou fermer la porte du consentement. Il n’atteint pas cette poignée. Elle n’est simplement pas à sa portée. (p.146-147)

La prédation sexuelle n’est pas tant liée au plaisir physique qu’à une relation de domination, c’est-à-dire de pouvoir. Ils choisissent cette agression-là parce que c’est une manière de dominer, d’assujettir l’autre, qui va au-delà des autres formes possibles. (p.164)

Cette identité de monstres qu’ils rejettent tous ensuite, à un moment donné, ils l’ont incarnée avec une jouissance folle. (p.165)

… même si il y a des périodes d’accalmies où je pense à autre chose, même si tout ne se rapport pas toujours à cela, c’est encore souvent le cas. En ce sens il a gagné et je n’y peux rien. Damaged for life. (p.176)

Ce qu’il y a d’insupportable dans la résilience c’est l’idée que toute cette souffrance ne conduise qu’à être normal. Accepter que ce que les autres ont sans effort, sans même en percevoir la valeur, ne nous est donné qu’au prix d’une double peine : le martyre et ensuite le chemin de croix de la guérison. (p.261)

Quelque part en lui, il y a l’autre lieu. C’est calme pour l’instant, mais je sais que c’est là. Je sais aussi qu’il ne sera pas seul avec ça. Il ne saura pas que je suis là avec lui, car nous n’évoquerons jamais le sujet. Mais je serai là. Il ne sera pas seul avec ça. (p.274)

J’ai aimé les réflexions distancées que l’autrice apporte à son lecture, s’aidant de la littérature.

J’ai eu de la peine pour son vrai père, Sammy, qu’enfant elle voit de moins en moins puis plus du tout.

J’ai été choquée de lire que son beau-père, lors d’un carnaval à l’école, s’était déguisé en excrément. Choquant et en même temps tellement révélateur.

Je n’ai pas été étonnée de lire que l’autrice avait construit sa vie d’adulte ailleurs, de l’autre côté de l’océan, au Mexique. Sa sœur aussi.

Une lecture forte et un texte éclairé sur le calvaire post-viol des victimes.

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11 décembre 2023

Tchernobyl

J’ai été étonné de suivre Evgueny à l’ouverture de ce roman : jeune prodige du piano qui se fait martyriser par ses camarades de classe.

J’ai aimé suivre son évolution et sa vie dans le Moscou d’avant la chute du mur : le petit appartement que sa mère et lui partagent avec la tante Maria. Sa mère qui fait du repassage en plus pour gagner quelques kopecks supplémentaires.

J’ai eu plus de mal avec Maria, ancienne journaliste travaillant dans une usine, son ex-mari et elle étant séparés.

J’ai aimé suivre son ex-mari Grigori depuis son poste de chirurgien dans un hôpital moscovite jusqu’à son travail avec les habitants de Tchernobyl après l’explosion de la centrale.

J’ai aimé retrouver la bureaucratie socialiste pour laquelle aucun accident n’arrivera jamais ; l’incurie des hommes politiques et haut placés qui ne pensent qu’à ne pas faire de vague.

J’ai été étonné de lire que personne à Moscou n’était au courant de la catastrophe. Rien n’a changé dans ce pays.

Si j’ai adhéré au propos, je dois dire que l’histoire d’amour ne m’a pas emballé, et que certains remplissages m’ont paru inutiles (les descriptions d’opérations chirurgicales entre autre).

Mais j’ai lu avec regret certaines choses et êtres solides se disolvant dans l’air.

Quelques citations :

dans cet endroit où les idéologies, les systèmes politiques, la hiérarchie, les dogmes ne sont plus que des mots creux qui appartiennent à des dossiers relégués dans des bureaux poussiéreux. p.219

il y avait beaucoup de gens, pour la plupart des membres éminents du Parti, qui avaient besoin d’un lavage gastrique parce qu’ils avaient avalé trop de comprimés d’iode. p.381

L’image que je retiendrai :

Celle du jeune garçon de Pripyat à qui Grigori confit un chien blessé.

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11 décembre 2023

enquête

J'ai aimé l'enquête que mène Cyrus pour retrouver l'assassin de sa mère des années après.
Si j'ai aimé la plongée dans le San Francisco du crime et du proxénétisme, j'ai trouvé certains passages un peu redondants.
Beaucoup de suspects et beaucoup de fausses pistes, pour au final un coupable que l'on avait sous les yeux (presque) depuis le début.
Un bon polar sur une mère ambivalente, personnage principal absent.