La porte rouge
Dans ce roman haletant, Nicolas Feuz tisse habilement deux intrigues : les abus subis par cinq détenues extradées et le drame du suicide d'une enfant de 12 ans.
L'auteur nous entraîne dans un huis clos carcéral avec une précision oppressante, révélant avec justesse les liens complexes entre détenues et surveillantes, décrivant des portraits féminins particulièrement frappants.
Le thriller, rythmé, alternant les deux intrigues et une tension constante, offre une expérience immersive et addictive et s’impose par son atmosphère sombre.
Le suspense mène à un dénouement saisissant.
Un polariste efficace à ne pas extrader !...
« Quand tout fut terminé, Tanja se releva dans la lueur glauque des néons. Depuis que l’électricité était revenue, le décor n’était plus rougeâtre, mais blanchâtre, de cette pâleur qui caractérisait la peau d’une détenue après dix jours de mitard. »
La jambe de porcelaine
Au fil de visites à une mère vieillissante, l’autrice déterre des fragments de son enfance.
Dans ce récit intime, ponctué de photos personnelles, son écriture précise et détaillée décortique et revisite le moindre indice d’une vérité longtemps dissimulée et énumère les blessures laissées par une mère solaire mais maladroite.
Bien que profondément intime, le récit captive le lecteur en ménageant un suspense habile, mêlant auto-analyse et quête, offrant à la fois un autoportrait sincère et une véritable libération.
Un roman résilient.
« Je reste dans le couloir avec mon frère invisible dans les bras, je le porte comme on porte un fardeau, lui qui n’était que bienveillance et délicatesse. »
« J’ai repensé à la jambe de porcelaine posée sur la couverture de fourrure. J’ai étiré le souvenir, jusqu’à ce que les formes se brouillent, les couleurs, les matières, et l’odeur des feuilles qui commençaient à tomber en ce début d’automne. »
ceinture bouclée
Dans ce premier roman choral audacieux, l’auteure nous invite à explorer l’univers complexe de cinq personnages interconnectés, chacun offrant un point de vue singulier.
Du séducteur invétéré à l’épouse controversée, en passant par la femme libérée et le fidèle absolu, un véritable chassé-croisé se tisse empreint de non-dits, de désirs, de charme, de domination et de fierté.
L’écriture directe et incisive aborde avec justesse les codes de la séduction et des dynamiques amoureuses. Les émotions nuancées des protagonistes s’entrelacent autour d’un accessoire symbolique agissant comme un fil rouge.
Cette comédie de situation contemporaine est portée par une narration efficace, bouclant efficacement la ceinture.
« Emma a toujours séduit des hommes plus âgés qu’elle. Ce n’est pas une histoire de sécurité, rien à voir non plus avec ces conneries sur l’absence de son père. Et puis, ce ne sont pas les vieux qui la fascinent, c’est l’effet qu’elle a sur eux. »
Adone Sterli
Dans ce thriller psychologique, Serena, une mère célibataire peu maternelle, voit son existence basculer lorsque sa fille Aurora disparaît dans un incendie d’une colonie de vacances. Dès lors, Serena se révèle une enquêtrice redoutable, déterminée à découvrir la vérité.
Donato Carrisi excelle à maintenir une tension constante sans céder à la facilité. Le suspense, entretenu par une intrigue efficace et une analyse introspective des personnages, tient le lecteur en haleine dans un tourbillon d’incertitudes et de fausses pistes, jusqu’au dénouement surprenant.
Son écriture, bien que parfois alourdie par quelques dialogues superflus et redites, aborde des sujets sérieux tout en cultivant une ambiance oppressante.
Le roman devient vite addictif, une marque de fabrique de l’auteur…
La porte rouge
Issue d’une lignée de femmes marquée par une étrange malédiction, June Farrow décide de briser ce cycle mystérieux en explorant un passage vers le Temps, juste après la mort de sa grand-mère.
Le roman nous plonge alors dans un univers où le destin et les maléfices se mêlent inextricablement, où les personnages, authentiques et élaborés, portent chacun leurs secrets, enrichissant une intrigue solidement construite.
L’ajout subtil de l’élément fantastique confère une dimension supplémentaire au récit.
La prose poétique de A. Young navigue entre deux mondes aux histoires entrelacées. Malgré cet imbroglio temporel, la résolution finale est à la hauteur des attentes, offrant une conclusion qui justifie pleinement le voyage captivant à travers « La porte rouge ».
« Les femmes Farrow avaient beau être différentes les unes des autres, leur histoire se terminait toujours de la même façon. »
« J’étais piégée dans le musée d’une autre vie »